Un incendie s'est déclaré la nuit dernière dans un vieux bâtiment du 13 ème arrondissement de Paris, boulevard Vincent Auriol. Ce n'était pas un squatt, mais un immeuble dans lequel des ONG hébergeaient des familles africaines (sénégalaises et maliennes pour la plupart). Les médias parlent de 17 morts, dont 14 enfants.
Il se trouve que mon bureau se trouve dans un des immeubles "neufs" à 1 minute des lieux du drame. Je passe devant tous les jours, en allant au boulot, à la sortie du métro. En me disant tous les jours d'avoir la chance de ne pas y vivre. D'avoir honte de ne rien faire, d'avoir honte de vivre un peu mieux que tous ces gens. Je n'imaginais pas les conditions insoutenables dans lesquelles ces gens, loin de chez eux, survivaient ici en France, à Paris, la capitale.
On peut dire que c'est "de la malchance", on peut plaindre les familles décimées, constater ce nombre de morts sans cesse. On pourra toujours se rejeter la faute (et je constate que les soi-disantes autorités aiment jouer à ce jeu). Quelque chose aurait pu être fait, à temps.Il faut un incendie et des morts pour braquer les caméras et les micros sur l'une des hontes de ce pays.
On aurait pu croire à une réhabilitation prochaine de ce vieil immeuble, qui fait (en vérité) un peu "tache" dans ce quartier d'affaires récemment établi. C'était bien parti pourtant : un permis de construire/démolir affiché, des entreprises du BTP qui s'affairent autour de l'immeuble. Mais finalement, rien de concret n'est sorti de tout ce vent.
Je pense aux enfants qui risquaient inconsciamment leurs vies tous les jours, en traversant le boulevard, sur une voie assez rapide malgré les feux posés tous les 200 mètres. Sans doute, certains sont morts hier soir.
Commentaires