Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours! Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent, Oubliez les heureux. Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m’échappe et fuit; Je dis à cette nuit : Sois plus lente; et l’aurore Va dissiper la nuit. Aimons donc, aimons donc! De l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons! L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive; Il coule, et nous passons Alphonse de Lamartine