Je sais depuis toujours que mes amours sont essentiellement féminines. Ça a commencé à la maternelle pour ne plus jamais s'arrêter depuis. De la primaire jusqu'à l'université, des sacrés "crush" qui viraient à l'obsession, à la passion unilatérale, et à des beaux gestes dont je ne me sentais pas capable (des petits poèmes, mes premiers dessins et graph's dédicacés, ...). Certaines relations se sont transformées en amitiés durables, sans que je ne dévoile jamais la vraie nature de mes sentiments originels. De l'amitié, de l'amour ?
Les rares expériences avec les garçons, pour voir, pour vérifier, pour tenter, n'ont été que de purs échecs.
La première fois que j'ai embrassé mon ex, j'ai compris. C'était ça, cette boule dans le ventre, cette sensation d'être dans le vrai, transportée.
Avec elle, la vie de couple épanouie à l'intérieur, connue de quelques amis communs, mais cachée à l'extérieur. A peine, quelques bisoux lorsqu'on était bien cachées, des étreintes dans un espace vide. Et dans l'entourage familial, pas de coming-out d'un côté comme de l'autre.
Et pourtant, cette relation-là a complètement transformé ma vie : physiquement (j'ai perdu mon aspect Nounourson), psychiquement (j'ai pris beaucoup plus de confiance en moi).
L'une des premières personnes à qui j'ai parlé de ma vie de couple a été une collègue avec qui j'ai senti un très bon feeling dès la 1ère rencontre. Pas de suite, j'ai attendu qu'elle me parle d'elle, et que je sache ce qu'elle pensait de l'homosexualité. Coup de bol pour moi, elle trainait souvent dans le Marais et avait plein de potes gay.
Par la suite, les coming-out au boulot ont été rarissimes. Soit ça venait simplement dans la conversation, pour les plus curieux(ses), soit je gardais ça pour moi.
Avec mon boulot actuel, mon gaydar s'est affiné et j'ai très vite repéré des collègues homos dans mon entité. En revanche, il parait que je ne suis pas forte pour repérer les Bi :p
Pour l'instant, je n'ai pas encore ressenti d'homophobie franche ou latente.
C'est dans la vie quotidienne, et avec une vie de couple plus assumée désormais, que l'homophobie vient nous emmerder. Bizarrement, c'est ma copine qui m'en fait l'écho après coup. Dernier épisode en date : une boulangère qui appelle ma copine "Monsieur" et fait mine de ne pas comprendre notre commande, et nous la fait répéter plusieurs fois. On s'est regardées, un peu interloquées par son comportement.
J'ai tendance à laisser passer tout ça, j'ai peut-être tort. Le mépris ne touche pas, ne fait pas changer les choses. Je n'arrive pas à comprendre cette peur de nous. Ce qui se passe dans le coeur des hommes et des femmes reste privé, nous n'avons pas à en avoir honte pour autant.
A part vivre ma vie comme je l'entends et continuer à ignorer les cons, surtout en public, je ne vois pas comment faire pour que cette peur des homosexuels (et les réactions débiles et/ou graves que cela peut générer) cesse. Définitivement.
PS : Direction chez Djou et son initiative bloguesque originale pour cette journée !
Commentaires
Ravie que tu fasses aussi partager le blog de Djou.
Pas d'expérience d'homophobie exprimée très choquante de mon côté si ce n'est une fois dans la bouche de ouèches assez jeunes : "oh des pédés" et ma réaction fut d'être morte de rire et non mortifiée, je ne savais pas être un homme... passons... ça les a fait sourire mais ont-il compris ?
Une autre fois, "oh des gouines" énoncé par un homme assez éméché. Aucun intérêt à mes yeux, les gens alcoolisés.
Les regards, oui presque constamment mais après tout, j'estime que c'est aussi de mon devoir de ne pas me cacher pour sensibiliser un peu.
S'il faut passer par la visibilité pour être reconnu(e)s et respecté(e)s, et bien allons-y.
J'avoue que j'hésitais pas mal avant, mais ça a bien changé tussa :)