Ce samedi, j'ai repris la clé pour rouvrir la boite aux souvenirs...
Lyon 5ème, les quais de Saône, que j'ai habité pendant les 7 premières années de ma vie, et que mon âme d'enfant continue de hanter, parfois. J'y retourne alors la chercher, au fil des années, une fois de temps en temps.
Et à chaque fois, cette âme me balance à la figure toute une partie de ma joie de vivre, de mon innocence et de mes désirs/espoirs/ambitions de l'époque.
Je marche, j'arpente les quais de Saône, jusqu'à LE trouver. Et dès lors, une grande émotion m'envahit. Je ne pleure pas, jamais. J'écoute le silence qui y règne, je regarde les immeubles, toujours aussi vieux malgré les nombreux ravalements de façade. L'homme de la Roche impressionne toujours autant, niché dans son abri de pierre. Les magasins de l'époque (une épicerie, une boucherie, une boulangerie et mes voisins les épiciers italiens) ne sont plus, depuis plus de 10 voire 20 ans. Je remonte le quai, ne me lassant pas de cette marche, je goûte chaque vue, chaque son, chaque impression de déjà-vu vérifié... Mon école maternelle n'est plus, elle a laissé place à une association de sourds, mais la montée est toujours là. Je me souviens alors de cet anniversaire auquel je souhaitais assister, alors j'ai fait la montée accompagnée de ma mère et continuer d'arpenter la colline, traverser le Parc des Hauteurs jusqu'à arriver à destination... Une maison, grande, avec une belle véranda, et tout autour, du vert. Et des Smarties à volonté.
Je continue, et arrive enfin à mon école primaire, la quasi-fin de mon parcours. Cette école où j'ai passé un an, une année très très riche en tout point de vue, et à laquelle je pense avec nostalgie. A côté, le Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse. Là, silence à nouveau, le temps de capter quelques notes de piano, un entraînement sur une mélodie lente. Elle va de pair avec le gris de la météo et de mon esprit, présent mais pas complètement.
Je ne le reconnais plus, ou moins bien, mon Lyon d'enfance. Parfois, je crois encore déceler une couleur, un souvenir remémoré grâce à un objet ou une chose encore en place mais plus les années passent, plus cela devient rare...
C'est désormais un quai commerçant, sur la lignée des autres quais environnants. Boites de nuit, restaurants petits ou grands, ... Mais on sent bien qu'il n'y a plus l'animation qu'on a pu y connaître il y a 20 ans, il y avait alors plein d'enfants de tout âge, et toute cette marmaille se retrouvait sur cette place exigüe de grès. Les matches de foot étaient le lot quasi-quotidien, et combien de ballons finissaient par se jeter dans la Saône, involontairement.
Je traverse un des nombreux ponts pour remonter le quai Saint-Vincent, jusqu'aux Terreaux. Par hasard, je retrouve le chemin du centre de loisirs voisins, l'autre lieu de mes moments de jeux. Combien d'expéditions "lointaines" j'y ai connu, au départ de la bonne gare Saint-Paul, pour rejoindre le verdoyant le temps d'un pique-nique... Ahlàlà que de souvenirs.
Ca m'a fait du bien cette balade, vraiment. Parfois, c'est l'occasion de mesurer le chemin parcouru. Toujours, lorsque j'y suis, comme par magie, j'ai à nouveau 3, 4, 5, 6, 7 ans.
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