12 avril 2020. Plus de 3 milliards de personnes confinées, et moi et moi et moi.
Aucune idée de quand ça finira... Alors qu'on lui courait après, le temps est là et s'est mis en pause. Comme on aimerait qu'il nous glisse à nouveau entre les doigts, quel paradoxe. Retrouver notre fuite, comme retrouver cette perte de contrôle volontaire.
Les jours passent et ne se ressemblent pas, même si un "programme" semble s'instaurer et piloter notre vie quotidienne.
Le temps est en pause. Je ne m'ennuie pas, mais je n'ai pas l'impression d'être si productive que cela. Ah "si j'avais le temps, je ferai ceci cela"... que dalle. Comme si la situation involontaire avait coupé l'envie.
Alors je tente des choses, tous les jours à petites doses. Apprendre une nouvelle recette de cuisine, finir ces livres entamés depuis des mois, ranger ces papiers, ces vidéos, ces photos. Tout pour remplir le silence, l'immobilisme, le manque de.
La santé est là, heureusement. Je reste à l'affût des nouvelles de mes proches, n'espérant qu'un écho positif. Jongler avec l'inquiétude et l'impuissance, tous les jours.
Mon métier, c'est de sensibiliser les autres à l'incertitude et sur des pistes pour mieux l'appréhender. Loin d'être des recettes miracles, le principe est d'observer, d'expérimenter et de s'adapter. Reconnaître notre humanité, notre capacité de résilience, et avancer. En attendant les jours meilleurs qui finiront bien par venir.
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