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La fin de 10 ans (1/2)

En 2000, je vis chez mes parents, avec mon petit frère et ma petite soeur. Mon grand frère est marié depuis quelques temps et s'est installé au coeur de Lyon, avec sa femme et son tout jeune fils.
Niveau coeur, pas d'histoire. Je me laisse encore un espoir de vivre une éventuelle hétérosexualité assumée, alors que je sais pertinement que mes "crush" à l'école ne concernent quasiment que des filles. Une vague relation à distance conclue après quelques échanges électroniques, d'intenses moments téléphoniques (mes meilleures années "très bon client" pour mon opérateur), mais au bout... rien. Du vide, du faux semblant.
A l'école, je n'en peux plus. Je veux en terminer avec ce DUT et aller travailler, adieu mon rêve du bac+5 et du travail avec bon salaire. Je finis par l'obtenir avec pile la moyenne. Et mes 1eres recherches de boulot peu concluantes. Je n'ai pas envie de devenir pondeuse de code, je cherche à m'enfuir de ce secteur et à me réorienter sur d'autres choses qui me passionnent un poil plus. Tiens, Internet par exemple. C'est plus sexy que le C++ et le Cobol.
Me voilà donc diplômée. J'ai mon permis mais pas encore de voiture. J'ai envie d'avoir des thunes :) Mon petit frère me conseille de regarder l'intérim. Bonne pioche, je me retrouve en mission dans une grosse boite bien connue spécialisée dans l'électronique et le luminaire, pour améliorer un logiciel existant et l'installer dans la boite. C'est pendant cette mission que je découvre l'univers de Cruel Intentions, visiblement adulé par mon prédécesseur. Initialement prévue pour durer l'été, la mission va s'étaler jusqu'en février 2001 puisque j'y passerai mes vacances de Toussaint, de Noël et d'hiver.
Poussée par mon père, je vais également reprendre les études et essuyer les plâtres d'une toute nouvelle et fraîche licence pro. La "pseudo" alternance avec le boulot dans la boite me convient bien.

En 2001, il me reste quelques mois pour terminer cette licence pro, et la conclure avec un stage de 4 mois. Par piston, j'arrive à mes fins : un stage à Paris, promesse d'une vie différente et pour la première fois loin de mes parents.
Le stage se passe bien, la vie en solo plutôt mal, surtout au début. J'ai beaucoup de mal à supporter les WE en solitaire et enfermée dans ma chambre en foyer, devant la télé. C'est par un autre stagiaire que je vais connaître ma 1ere association et m'y sentir bien. M'y investir aussi car, à l'instar de mon père, je me fais élire secrétaire générale. Un poste très formateur en tout point de vue et des personnes formidables, certains sont toujours mes amis à ce jour.
Niveau coeur, toujours dans cette fausse histoire avec des hauts et des bas. Et j'en redemande, hélàs.
Sans m'en rendre compte, je commence à décrocher de mon existence lyonnaise. Oui, je descends de temps en temps, mais ce n'est pas assez pour être au courant, suivre les mutations de la ville et la vie là-bas.
Au bout du stage, je signe mon 1er CDI dans la même boite, touche mes 1ers salaires que je claque sans vergogne et sans regarder. La vie en foyer commence à me saoûler et je cherche ailleurs. Mon 1er appart, c'est un collègue du boulot qui me le propose. 1er vrai logement et 1ères factures, c'est assez impressionnant au début :) Je m'installe dans cette nouvelle ville du nord de Paris, à 30min de mon boulot en transports en commun, amen.
Je passe le nouvel an avec une très vieille amie, une soirée arrosée (j'ai jamais bu autant d'alcool de toute ma vie) et peut-être l'un des rares dont je me souviens en me disant "plus jamais ça".

En 2002, je sens que ma boite bat de l'aile : salaires payés en retard, les rats quittent le navire et l'ambiance devient exécrable. Je commence à chercher ailleurs et fais jouer mon statut de travailleur handicapé. Un cabinet spécialisé me trouve un poste dans une filiale d'une grosse boite aux reins un poil plus solides. Je signe mon 2ème CDI et quitte avec beaucoup de tristesse mes compagnons.
Au bout de la 2ème semaine sur mon nouveau poste, je comprends pourquoi mes précédesseurs ne sont pas restés sur le poste. Il va falloir être tactique et ronger son frein, même si je ne sais pas cacher ma colère et mon incompréhension devant tant de bêtises et de jalousie.
La fausse histoire d'amur prend fin, enfin, brutalement. Un mal pour un bien. Je flirte avec des collègues de mon 1er travail, rien de bien sérieux encore.
2002 c'est aussi le début d'une autre histoire d'amour bien plus sincère avec ma Clio I 1,4L RT de 1995, ma 1ère voiture :)

En 2003, en place dans ma grosse boite, et toujours dans mon association, impliquée dans quelques projets.

En 2004, je rejoins une autre association en parallèle de ma 1ère, pour un projet éphémère mais bien ancré dans le temps. Là aussi, je fais connaissance avec des gens formidables, impliqués et passionnants. Le projet est grand, ambitieux, mais surtout médiatique.
J'ai une amourette avec un gars, mais ça ne dure pas. Le principe d'"une fille à chaque port", très peu pour moi. Et finalement, c'est le déclic. J'ose m'envisager dans une histoire avec une nana, pour de vrai. Je ne sais pas par où commencer, alors au hasard des recherches Google et des clics, je tombe sur le fameux site GV. Waouh, quelles découvertes, et quelles rencontres ! C'est ainsi que je rencontre N., et après quelques rendez-vous, on se trouve de nombreux points communs, on s'attache, je la trouve belle et pleine de charmes, de sensibilité. Je craque, elle aussi, on se met ensemble. Ca va vite, très vite.

En 2005, je suis donc à fond dans cette histoire, je suis amoureuse, pour de vrai, et elle me le rend, aussi. Les 1ers voyages à 2 sont d'autant de moments mémorables.
J'ai aussi d'autres préoccupations, qui prennent le pas sur le reste. Perdre du poids. Trouver un sport et reprendre l'activité physique. Tout ça me fait évader du boulot de plus en plus ennuyeux. Je commence à penser "changement de boulot", poussée par le constat que malgré tous mes efforts (formation, prise de responsabilités), je ne pourrai évoluer autrement.

(La suite, c'est le 31 décembre 2010 à partir de 23h30 !)

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